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Effets réglementaires

1. Origine de la houppette

1.1. Dans la liste des effets des équipages de ligne mis sur pied en 1829, apparaît pour les matelot et quartiers maîtres un bonnet de laine sans aucune autre précision.

1.2. En 1836, ceux-ci reçoivent un bonnet de travail et un bonnet de laine grise ; on pourrait déduire que le premier n'est pas gris.

1.3. En 1840, sur une illustration de l'ouvrage du contre-amiral Casy intitulé organisation du personnel d'un vaisseau, un matelot porte - pour la nuit seulement - un bonnet bleu, avec une floche rouge et un bande rouge sur le bandeau.

1.4. Le décret de 1857 prescrit et décrit enfin un bonnet bleu avec deux bandes au bandeau et une houppette, 2/3 bleu, 1/3 garance.

1.5. Une décision de 1870 fixe la houppette comme entièrement rouge.
A mon sens, la houppette n'a jamais eu qu'un rôle ornemental sans aucune utilité pratique, comme protection, ni technique, pour arrêter le tricotage.

2. Date de passage du chapeau au bonnet

2.1. Comme indiqué plus haut, le bonnet n'apparaît qu'en 1829, alors que le chapeau existe déjà depuis longtemps quand l'ordonnance de 1786 le mentionne.

2.2. Le chapeau ne feutre n'est supprimé qu'en 1876 ; on peut penser qu'il tombé en désuétude dès le début de la guerre précédente.

2.3. Même si l'on considère que l'origine du bonnet actuel n'est pas plus ancienne que le règlement de 1857, chapeau et bonnet ont cohabité réellement au moins treize ans.
Il s'agit bien entendu du bonnet en tricot de laine indigo foulée, souple et sans baleine. Il a 243 à 285 mm de diamètre, est d'un poids de 160 à 190 g. Il ressemble donc fort à un béret.
Le bandeau comporte deux bandes garance tricotées « dans la masse » , de 15 mm chaque, distantes de 7 mm ; la première bande est à 22 mm du bord inférieur du bandeau.
Une bande intérieure de toile de 45 mm de large est cousue à 5 mm du bord inférieur.
Le bonnet peut donc être fait à la main ; en revanche, je ne connais pas la méthode du foulage.


De 1870 à 1873, le bandeau comporte une seule bande rouge et une fente arrière fermée par un lacet noir passant dans deux œillets de chaque bord.
La houppette en brins de laine est 2/3 bleu indigo (112 brins), 1/3 garance (76 brins) jusqu'en 1870, haute de 65
.mm, serré à entièrement écarlate depuis ; c'est exactement le pompon que savent faire nos filles sur un disque de carton troué au centre. Elle cesse d'être en brins de laine vers 1900.

En service, donc sous les armes, le bonnet est porté avec sa jugulaire. La jugulaire est en deux pièces de cuir de vache verni noir de 180 à 185 mm de long et 20 à 22 de large terminées par un lacet de même couleur de 200 à 205 mm et 10 à 12 de à nouer sous le menton. Hors service, elle est repliée dans la coiffe.

Le ruban est porté au bonnet depuis 1870, noué derrière et les bouts flottants sont marqués d'une ancre. En 1873, il est noué sur le côté gauche.

La coiffe blanche en coton apparaît en mai 1878 de même que la jugulaire en lacet blanc.

Pas d'ancré brodée pour l'équipage ni de baleine avant le bonnet en morceaux de drap cousus de 1911 ; la coiffe blanche devient en calicot rayé : elle couvre même le bandeau.

- Si je peux me permettre un avis, le bonnet de 1870 est plus difficile à faire avec sa fente arrière, et moins seyant avec sa bande couverte par le ruban.

Le modèle 1873 avec ses deux bandes mais sans fente, son ruban noué à gauche dont les bouts flottent sur l'épaule, et ses jugulaires noires de 2 cm de large, est plus spectaculaire, et plus surprenant pour nos contemporains.

3. Raison des lacets blancs du col et des poignets de la chemise blanche

3.1. Nous ne connaissons pas la raison de la couleur du col et des poignets eux-mêmes ! On peut penser que c'est parce que c'est moins salissant le blanc.

3.2. L'ouvrage précité montre très bien des cols de chemises à rayures bleues sur blanc, orientées verticalement. Est-ce un effet de mode, qui existe aussi dans le monde masculin ? Voyez les variations de taille et forme de la houppette au XXème siècle.

4. Variations des dimensions du col bleu.

4.1. Ordonnance royale du 11 octobre 1836 sur l'organisation du corps des équipages de la flotte. Un tableau indiquant l'espèce et la durée des effets des marins des divisions, fait mention d'une chemise blanche à col bleu, sans en préciser les dimensions.

4. 2. Les différentes tenues des marins présentées dans l'ouvrage de Casy montrent des marins avec une chemise blanche «.à col à liserés et à poignets bleus.».

4. 3. Règlement du 27 mars 1858


Dans le descriptif de la chemise blanche, le col est en tissu teint en bleu.
Largeur : au bord libre, 500 m/m, à la couturé d'assemblage, 500 m/m.
Hauteur des cotés, 260 m/m ; du milieu, 220 m/m


4. 4. Circulaire du 25 mars 1872

Modifications apportées à la composition du sac des marins et à la confection de certains effets d'habillement, pour la chemise blanche : le modèle réglementaire (celui du 27 mars 1858) doit être maintenu.
Les essais qui ont été faits dans le but de modifier les collets bleus, dont les dimensions avaient paru exagérées, n'ont pas donné de résultats satisfaisants.


4. 5. Arrêté du 13 mai 1878

Modifications apportées à la composition du sac des marins et à la confection de certains effets d'habillement, pour le col de la chemise : col en tissu de coton lisse teint en bleu.
Largeur : au bord libre 0 m, 450 ; à la couture d'assemblage 0 m, 450.
Hauteur : devant 0 m, 24 ; au milieu 0 m, 210
.


4. 6. Circulaire du 12 mai 1911

Remplacement de la chemise en toile blanche avec collet bleu par un col amovible de 45 cm de largeur au tombant est et de 25 cm de hauteur à l'encolure.
Le descriptif détaillé du 22 juin 1911 confirme ces dimensions.


4.7. Instruction du 25 mai 1916

Mention de deux tailles de cols bleus sans en donner les dimensions.

4. 8. Modificatif du 13 juillet 1937 : adoption un col d'une taille unique dont les dimensions sont :
hauteur 23 cm, largeur 39 cm.


4. 9. Circulaire N° 325/C. Ma.3 du 27 mai 1964 : descriptif du col amovible réversible :
hauteur à l'encolure 23 cm, hauteur aux bords libres 26 cm, largeur 38 cm.

Pour le commissaire général de 2ème classe Antoine Leroy,
chef du service technique et des marchés généraux du commissariat de la marine
le commissaire en chef de 2ème classe Laurent Danjou,
chef du bureau dépôt des modèles-conservatoire du commissariat

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