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L'uniforme du marin

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L'uniforme du marin

Uniformes 1848

L'origine de l'uniforme du matelot de la Royale date du règne de Louis XV. Quelques textes imprécis datent de cette époque. L'inventaire se résume à un caban (mot espagnol venant de "gaban" lui-même issu de l'arabe signifiant manteau à capuchon) de drap à boutons de cuivre, à un large pantalon de la même étoffe et à un grand chapeau à bord relevé.

La période révolutionnaire apportera beaucoup, bien que les crédits en la matière aient été toujours inexistants. Le matelot "sans culotte" était habillé d'une veste courte de couleur foncée, d'un pantalon blanc strié de bleu et d'un gilet rouge. Sous la veste une chemise à grand col ouvert laissant apparaître une cravate noire. On a beaucoup épilogué quant à la couleur de la cravate, signe de deuil après Trafalgar. En fait les marins la portaient ainsi bien avant cette tragique bataille, ainsi que leurs antagonistes britanniques.
La cravate noire est officiellement apparue à l'article VII de l'arrêté du 15 floréal de l'an XII (5 mai 1804), relatif aux vêtements que porteront les marins composant les équipages des bâtiments de la République : "Les Officiers-mariniers, matelots, novices et mousses auront tous veste et pantalon bleu, le bouton de corne timbré également d'une ancre croisée de deux sabres, gilet rouge, chapeau rond (orné d'une ancre de métal et d'un ruban flottant) et une cravate noire". Cette cravate noire fut remplacée à la fin de l'année 1835 par un "mouchoir-cravate en coton rouge", mais rétablie l'année suivante par l'ordonnance du 11 octobre 1836 qui prévoit simultanément une cravate noire et une cravate en coton rouge qui disparut très vite. Le service de la documentation du musée de la Marine note que la cravate noire existe d'ailleurs dans la plupart des marines étrangères et n'a aucune signification particulière. Voici une légende qui s'effondre !

Marins en 1886

La cravate n'est qu'un accessoire d'un uniforme que les débuts de l'Empire n'ont guère rendu heureux. Le matelot est en effet engoncé dans un paletot à haut col. Ce col permettait de reconnaître les spécialités : bleu pour les gabiers, rouge pour les canonniers, rose pour les timoniers et cramoisi pour les charpentiers. En mer, le pantalon était bleu, tandis qu'à terre, il était blanc strié de rouge. Pour compléter le tout, l'homme de mer était nanti d'un fusil et d'une baïonnette, de la giberne et de la banderole en bufflerie blanche. Peu pratique cet uniforme a soulevé de nombreuses protestations. Aussi fut-il modifié six ans plus tard, en 1810. La transformation fut plus heureuse et mieux adapté aux conditions de la vie en mer.

Fusilier

Le paletot fut transformé en gilet à manches, en drap bleu croisant amplement sur la poitrine. Deux pantalons furent affectés au paquetage, l'un en drap, l'autre en toile, tous les deux de la même teinte, le bleu. Le matelot, baptisé "canonnier matelot" sous la Restauration fut coiffé d'un casque. Le bleu devient la couleur dominante de son costume, mais il porte toujours un paletot orné, cette fois de neufs boutons de cuivre, situés de part et d'autre de la poitrine, d'un col montant échancré et d'épaulettes. Il ressemblait plus à un fantassin qu'à un homme de mer. Sous Louis-Philippe, la veste est raccourcie et ses revers s'élargissent en se boutonnant sur la chemise au col bleu pâle. Ce fameux col ! Sa véritable origine est très simple. Une ordonnance de Louis XIV indiquait que "les cheveux du soldat devaient être attachés en catogan recouvert d'une corne noircie". Cette corne signifie que l'extrémité du catogan était durcie par du noir de fumée. Cette manière de porter les cheveux était en effet assez pratique pour le travail du soldat, mais elle représentait l'inconvénient de salir le col du vêtement. Le grand col des marins servait à protéger les vêtements de la graisse des cheveux.

Plusieurs explications fantaisistes agrémentent naturellement l'histoire du col. L'une d'elle affirme qu'on aurait pu attraper plus facilement les hommes emportés par une lame, une autre, qu'il devait être suffisamment large pour servir de capuchon… Réglementairement la chemise à col bleu figure pour la première fois dans l'ordonnance du 11 octobre 1836, mais les trois lacets qui l'ornent ne sont décrits d'une façon précise que le 5 juin 1856 : "les lacets de fil blanc ont 5 mm de largeur, espacés de 8 mm et le premier se trouve placé à 2 mm du col". Aucun texte officiel ne donne une signification quelconque de ces lacets. C'est en 1856, sous le Second Empire, que l'uniforme commence à s'approcher de celui que nous connaissons.
Le paletot est rendu plus gracieux et rappelle même la disposition des revers, le devant de l'habit des officiers. Il est plus ample et se boutonne à droite et à gauche par deux rangées de neuf gros boutons de cuivre. Et comme rien n'est simple, le matelot porte au travail, par-dessus le pantalon "à pont", un "pantalon de fatigue, en toile rousse, à brayette". Le pantalon à pont était à l'époque commun à tous les militaires. Le devant n'offrant aucune aspérité, il permettait d'éviter tout accident dans les voilures ou lors des manœuvres.

Marin
L'apport de la chemise en coton fût une véritable innovation "moderne". Elle se composait de fils écrus et de fils teints à l'indigo formant des raies alternatives blanches et bleues, respectivement de 20 mm et de 10 mm de large. Son aspect n'a pas changé depuis. C'est enfin en 1876 que la "brosse à dents" fut rendue obligatoire et réglementaire, utilisée une fois par semaine. Si l'on commence à se préoccuper de l'hygiène de l'homme de troupe, l'évolution de l'uniforme n'est pas encore achevée. En 1895, le jersey est imposé en guise de veste, tandis qu'en 1901, le bonnet cesse d'être en laine pour être confectionné en drap bleu foncé. Neuf ans plus tard, la chemise de toile est remplacée par un col amovible et le bonnet a pris sa forme définitive.


Extrait de la semaine de l'Île-de-France (25 octobre 1989).

Valise marin

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