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Aperçu
historique de la carte marine
La
carte marine a pour but de résoudre le
problème de l'estime par un graphique qui
permette, sur le "canevas" ou armature de la carte,
de trouver
:
- La
route à suivre ;
- La
distance entre deux points donnés
;
- La
situation à un moment donné,
c'est-à-dire faire le point.
Avant
le douzième siècle, on naviguait
presque exclusivement en vue des côtes,
d'après des itinéraires
appelés "périples" dans
l'Antiquité, et "portulans" au
Moyen-âge. C'est au douzième
siècle qu'apparurent les premiers portulans
"figurés", premières cartes à
représentation graphique. Ces cartes
rudimentaires étaient construites sur les,
directions obtenues par rapport à celle, du
méridien et à vue d'il au moyen
des étoiles et du soleil, et sur les
distances déduites de la vitesse du
bâtiment, également à vue
d'il.
Carte
marine ancienne
La
carte comprenait ainsi deux lignes orientées
suivant les quatre, points cardinaux, et des
droites joignant les ports entre eux. A la fin de
ce siècle, les cartes étaient
déjà d'une, exactitude relative,
étonnante, grâce à
l'expérience acquise, une rose centrale de
huit ou de seize aires de vent suffisant aux
navigateurs pour orienter leur route et marquer
leurs positions relatives des divers points.
En 1300, l'invention de la boussole vient
améliorer, la notion des directions. C'est
alors, au quatorzième siècle, que les
cartes commencent à se compliquer. Huit ou
seize roses de diamètre inférieur, de
seize ou trente-deux aires de vent chacune,
s'ajoutèrent à la grande rose
centrale, sur les rayons de celle-ci et
équidistantes de son centre. Les directions
méridiennes, de toutes ces roses
étaient donc parallèles, de
même que les axes est-ouest, mais aucun
système, de projection n'entrait dans la
confection de ces cartes. La droite joignant deux
points entre eux avait ainsi une aire de vent qui
correspondait approximativement à la
direction à suivre sur la boussole.
L'unité de distance était alors, soit
le mille romain de 1480 mètres, soit le
mille italien de 1250 mètres.
Au
XVe siècle, alors que
l'on n'avait encore aucune notion de la
déclinaison magnétique, les
voyages plus grands et plus longs
affirmèrent l'insuffisance de ces
cartes dites "plates" qui n'étaient
graduées ni en latitude, ni en
longitude. Un réel progrès
fut réalisé dans ce sens par
Nonius et par Mercator. C'est Nonius qui,
le premier, en 1537, donna une idée
exacte et nette de la loxodromie, courbe
qui coupe tous les méridiens sous
le même angle, dit "angle de route".
Il traçait cette loxodromie au
moyen d'une série de petits arcs de
grand cercle dont il limitait la longueur
au point où la variation de l'angle
initial avec le méridien devenait
sensible.
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Il reprenait en ce point le même angle
initial pour l'arc de grand cercle suivant et
ainsi, de suite. Quant à Mercator, il
construisit en 1569 la première carte dite
"réduite" où toute loxodromie
était représentée par une
ligne, droite. Les latitudes et, les longitudes
sont figurées par des droites
parallèles ayant pour angle de route,
0° et 90°. Mais la distance d'un
parallèle au suivant va en augmentant
à mesure qu'on s'éloigne de
l'équateur, l'unité de distance
croissant comme l'écartement des
parallèles de latitude.
Au début du dix-septième
siècle. Edward Wright accentua le
progrès réalisé par Mercator
en calculant une table des "latitudes croissantes",
c'est-à-dire distances à
l'équateur que doivent, avoir sur la carte,
en minutes d'équateur, de cette carte, les
parallèles de latitude successifs. La minute
de latitude s'affirmait ainsi comme l'unité
de mesure indispensable. Aussi
s'efforçait-on, de déterminer sa
longueur terrestre le plus exactement possible pour
en faire la base de la graduation de la ligne de
loch, base qui prit le nom de mille marin. Le
canevas réunissait désormais toutes
les conditions désirables pour
l'époque. Les figures y étaient
à peu de, chose près les mêmes
que celles qui leur correspondaient sur le globe.
De plus, l'hydrographie des côtes s'y
adaptait d'une façon plus rationnelle.
En 1695, Halley prouva que la latitude croissante
Le correspondante à une
latitude géographique L a pour
expression :
II
établit ainsi la théorie exacte de la
carte marine, laquelle conserva et conserve,
encore, légitimement, le nom de carte de
Mercator.
Carte
marine actuelle
Texte
: J. FÉREY-FANSHAWE.
Bulletin ACOMAR N° 28 du
1er janvier 1938
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